Maicha

6 juillet 2012

Maïcha, feullinfo n°6 (été 2012)

Classé dans : Inde, TCV, Tibet, animaux, environnement, précarité et partage, végétalisme, végétarisme — Maïcha @ 16 h 28 min
Maria Montessori a été la première pédagogue à adapter le matériel à la taille des enfants.

Maria Montessori a été la première pédagogue à adapter le matériel à la taille des enfants. Au TCV de Chauntra, les tables légères sont facilement maniables par les petits!

La nouvelle de l’été : la feuillinfo n°6 vient de sortir! Au sommaire de ce petit bulletin de l’association (8 pages A4 noir et blanc) :

  • édito
  • Parrainage mode d’emploi
  • La pédagogie Montessori
  • Environnement : l’Inde & Monsanto
  • Veganimaux
  • Lectures
  • Tibet

…dont voici l’édito :

Fin mai 2012, alors que je rédigeais les premières lignes de cet édito, Maïcha a reçu un e.mail du Tibetan Children’s Village (TCV) de Chauntra (Inde du nord). Leur demande était claire : « Please help us in finding more sponsors to our children and tell us whether we can send you few new cases. » (s’il vous plaît, aidez-nous à trouver de nouveaux parrains pour nos enfants et dites-nous quand nous pouvons vous envoyer de nouvelles fiches.) C’est la première fois que le TCV prend ainsi les devants en sollicitant explicitement notre aide.
Le TCV de Chauntra, avec lequel Maïcha travaille spécifiquement, compte aujourd’hui 913 enfants venant de famille défavorisées, dont plus de 80 sont sans parrainage, ce qui pèse lourd sur le budget du TCV.
Ensemble, relevons ce défi : trouvons des marraines et des parrains pour ces enfants !
Les TibétainEs ont conscience de la difficile situation économique en Occident, et déclarent depuis des décennies :  « Notre but n’est pas de devenir des réfugiés professionnels, vivant en perpétuels assistés. Nous voulons retourner au Tibet, être chez nous. »* Malheureusement, l’emprise de la Chine ne desserre pas, bien au contraire, l’Occident se fait complice de cette dictature au pouvoir économique impressionnant… En attendant, les TibétainEs continuent de lutter pour leur survie culturelle et économique, dans leur pays occupé et en exil. Soyons à leurs côtés.
La vocation de Maïcha étant également d’amener une réflexion autour des thématiques telles que le partage, la répartition des richesse, l’environnement et le végétalisme/végérarisme, celles-ci seront désormais reprises à chaque parution de la feuillinfo, que ce soit par des articles ou des chroniques de livres ou de films.
Cette feuillinfo est diffusée auprès des adhérentEs, parrains et marraines de l’association, mais  n’hésitez pas à la photocopier ou à nous en demander plus d’exemplaires afin de la diffuser autour de vous. Comme tous les documents de Maïcha, la feuillinfo est gratuitement téléchargeable en format PDF sur le site de Maïcha.
* Tseten Norbu, La reconquête du Tibet, Indigère éditions, Montpellier, 1999.

16 septembre 2011

Fauja Singh, marathonien centenaire et végétarien

Classé dans : Inde, précarité et partage, végétarisme — Maïcha @ 15 h 03 min

Fauja Singh est végétarien, marathonien, centenaire

Fauja Singh est végétarien, marathonien, centenaire

Fauja Singh est un Indien sikh qui se distingue par l’addition de facteurs que nous avons peu l’habitude d’imaginer ensemble : il est centenaire + marathonien + végétarien.
Doté d’un incroyable sens de l’humour que n’égale que sa bonne humeur, Fauja Singh fait don de tous ses prix remportés lors des marathons et autres courses à des oeuvres charitatives. Il reçoit ces prix en tant que premier de sa catégorie d’âge, la concurrence n’étant, avouons-le, pas très rude – nous sommes plus habitués à concevoir la vieillesse comme une période décrépitude qu’autre chose !
Fauja Singh est né en Inde un 1er avril, en 1911, au Punjab (nord ouest de l’Inde). Il est venu habiter en Angleterre, à Londres, à la mort de sa femme en 1992. Végétarien de naissance, comme la quasi totalité des sikhs, il souligne l’importance de diminuer son alimentation avec l’âge. Aussi mange-til désormais de façon très frugale, se régalant d’une sucrerie indienne le matin, et de dalh (plat de lentilles épicées), chapatis (galettes de blé non levé), légumes et yaourt aux deux autres repas, plus du thé au gingembre tout au long de la journée.
Au-delà de la simplicité de son alimentation végétarienne, Fauja Singh tire beaucoup de force des amitiés qu’il a noué au sein de sa communauté sikh et de sa foi.
Quelques liens (en anglais) pour en savoir plus:
http://www.harisingh.com/newsDidYouKnowSikh.htm
http://www.sikhiwiki.org/index.php/Fauja_Singh
http://en.wikipedia.org/wiki/Fauja_Singh
http://www.youtube.com/watch?v=VeQxVDoFyP0
Signalons également l’existence d’un livre autobiographique (que nous n’avons pas encore eu la chance de lire), toujours en anglais:
http://blog.uread.com/post/7259436472/turbaned-tornado-run-fauja-run

19 août 2011

Navdanya et Vandana Shiva

Classé dans : Inde, environnement, précarité et partage — Mots-clefs :, — Maïcha @ 16 h 06 min
Vandana Shiva

Vandana Shiva

Arte diffuse actuellement “Que faire ? Réponses de Vandana Shiva “, un entretien effectué avec Vandana Shiva dans lequel elle présente de façon concise ses motivations et ses engagements.
Vandana Shiva est née en 1952 à Dehradun, Uttaranchal en Inde. Physicienne, épistémologue, écologiste, écrivain, docteur en philosophie des sciences et féministe, elle dirige la Research Foundation for Science, Technology and Natural Resource Policy (Fondation de la recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles). Activiste de renommée mondiale, elle prône une justice globale. Sa théorie de la « Démocratie de la Terre » allie éco-responsabilité, justice économique et durabilité globale. En 1987, elle fonde la « Navdanya », une ferme à la fois banque de semences et centre d’études, où est enseignée l’agriculture biologique traditionnelle. Vandana Shiva a reçu le Right Livelihood Award (Prix Nobel alternatif) en 1993. En 2005, elle créé un précédent en remportant un procès contre le brevetage du vivant au Tribunal de La Haye.

Afin que cet entretien (visible quelques jours sur Arte+7) ne tombe pas aux oubliettes, nous vous proposons de le lire ci-dessous ou d’en télécharger la transcription : PDF Vandana Shiva Que faire
Nous y avons ajouté les indications entre crochets et la note de bas de page.

“Aujourd’hui, la démocratie est moribonde. La démocratie est censée être le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Pourtant, des millions de gens ont beau manifester contre la guerre, tous les gouvernements des pays riches envoient des troupes en Irak et en Afghanistan. À travers le monde, les gens disent : « Empêchez les grandes banques de continuer à voler notre argent », mais les gouvernements se bornent à renflouer les banques, et les gens se retrouvent plus vulnérables encore. Quand des entreprises influencent chaque décision gouvernementale, quand des lobbyistes se substituent au peuple, on obtient un gouvernement des entreprises par les entreprises et pour les entreprises, et le peuple est réduit au rang de quantité négligeable. C’est cette menace qui pèse sur la démocratie. Voilà pourquoi nous devons réinventer la démocratie, et promouvoir ce que j’ai appelé la « démocratie de la Terre ».
La globalisation a changé la donne. L’agriculture s’est retrouvée exposée à l’avidité mondiale, à l’avidité de l’industrie agro alimentaire mondiale. Des multinationales comme Monsanto ont eu toute liberté de vendre des semences OGM brevetées aux agriculteurs indiens, et parallèlement des multinationales comme Cargill ont pu faire du dumping sur le marché indien, et réduire le prix du pétrole, du coton, entre autres.
La main mise de Monsanto sur les semences a de nombreuses conséquences. Les semences, qui étaient autrefois gratuites, ou que les fermiers payaient 5 ou 6 roupies le kilo [env. 0,12 €], leur coûtent maintenant 1 800 roupies les 450 grammes, ce qui revient à environ 3 600 roupies le kilo [env. 58€]. Sur ces 1 800 roupies, Monsanto récupère 1 200 roupies de royalties1. Le coton transgénique, appelé « coton BT », est censé résister aux parasites, mais comme cette technologie est violente et peu fiable, elle perturbe les mécanismes de défense propres à la plante, qui se retrouve menacée par d’autres parasites. Quant au parasite ciblé, le ver de la capsule, il a maintenant développé une résistance. En fait, les attaques parasitaires augmentent. D’après notre étude, on utilise 13 fois plus de pesticides dans les plantations de coton OGM. Le coût élevé des semences et l’emploi accru de pesticides ont provoqué l’endettement des fermiers. Ils ne se sont pas endettés auprès du gouvernement ou des banques, mais auprès des agents des multinationales. Quand ces agents viennent prendre procession de leurs terres, les fermiers boivent du pesticide pour mettre fin à leurs jours, parce que pour eux, la terre est une mère. Aucun fermier ne peut imaginer vivre sans la terre. Le jour où on vient leur confisquer leur terre à cause des dettes qu’ils sont incapables de payer, les fermiers se suppriment. Voilà l’histoire du suicide des fermiers indiens. 200 000 fermiers indiens se sont suicidés. Si l’on établit la carte des États et régions où se produisent les suicides, et la carte des régions où Monsanto vend son coton BT, on obtient la même carte. Même si Monsanto refuse d’admettre ce lien, les faits sont là, sur le terrain.
En 1984, les événements m’ont poussée à m’intéresser à l’agriculture. Dans l’État du Punjab, la Révolution verte était censée avoir été vecteur de prospérité et de paix. C’est sur ces valeurs que Norman Borlaug, son investigateur, avait reçu le prix Nobel de la paix [en 1970]. Au lieu de ça, le Punjab était déchiré par la violence. En 1984, il y a eu 30 000 morts et notre Premier ministre, Indira Gandhi, a été assassinée. Je me suis donc demandé pourquoi ce déchaînement de violence avait remplacé la paix attendue. Cette année-là, au mois de décembre, 3 000 innocents qui dormaient dans les bidonvilles de Bhopal, ont été tué par une fuite de gaz dans une usine de pesticides, propriété de Union Carbide, et maintenant de Dow Chemical. Il y a eu des milliers d’estropiés et des enfants sont nés infirmes. Je me suis alors interrogée sur l’agriculture : pourquoi ressemblait-elle à une guerre ? J’ai écrit mon livre La violence de la Révolution verte après une étude complète sur le sujet, ce qui m’a valu d’être invitée à des conférences bien que n’étant pas agronome.
En 1987, une conférence a réuni les grands noms de l’industrie : BASF, Bayer, Ciba et Sandoz [en 1996, la société Sandoz a fusionné avec Ciba-Geigy pour former Novartis]. Ils ont exposé leurs projets d’avenir : cinq multinationales contrôleraient l’alimentation et la santé, la moindre semence serait brevetée et génétiquement modifiée. Je me suis dit : « Ce contrôle de la vie sur Terre est une dictature. Que puis-je faire ? »
Navdanya est un mouvement que j’ai initié en 1987. Ça veut dire « 9 semences », c’est symbole de diversité, mais ça signifie aussi « le nouveau don ». Les semences sont au cœur même du travail de Navdanya, parce que c’est ce qui manquait aux fermiers. S’ils ont leurs propres semences, les fermiers ne s’endettent pas, parce qu’ils n’ont ni semences, ni pesticides à acheter. Nous avons donc créé des banques de semences, et nous avons aidé les fermiers à renouer avec l’agriculture biologique, et à trouver des débouchés équitables pour leur coton. La combinaison de ces trois éléments : les semences, l’agriculture biologique et le commerce équitable, permettent aux fermiers de gagner dix fois plus que ceux qui cultivent du coton BT. Notre action a porté ses fruits.
Les grandes fermes à soja et à maïs des États-Unis passent pour les formes d’agriculture les plus productives que l’humanité ait jamais inventées. Mais il n’est pas très intelligent d’insuffler dix unités d’énergie dans un système pour produire une seule unité de nourriture, ce n’est pas viable. En revanche, si on mise sur la biodiversité et ses effets induits, on peut produire quatre à dix fois plus que ces exploitations industrielles américaines qui sont exportées à travers le monde comme un modèle d’agriculture de pointe. On ne peut pas raisonner en terme de rendements. Bien sûr la monoculture qui se concentre sur une seule donnée aura une production supérieure, et la biodiversité produira moins de cette denrée donnée. Mais la biodiversité produit plus de nourriture à l’hectare que la monoculture. Nous avons des centaines de données chiffrées qui prouvent que les polycultures biologiques ont une productivité beaucoup plus élevée en terme de production de nourriture par hectare.
La société actuelle a été construite sur l’idée que la nature est morte [sans vie, inerte], d’où cette profonde crise de survie. Mais la nature n’est pas morte, elle est bien vivante dans toute sa diversité. Prenez une poignée de terre : elle contient des millions et des milliards d’organismes qui travaillent à rendre le sol fertile. Un sol vivant, voilà ce qui nous donne de la nourriture, et non pas les toxiques produits par des usines explosives [en France, l’usine chimique de fertilisants AZF a explosé à Toulouse le 21 septembre 2011, tuant 30 personnes] , pas le phosphate dont nos réserves ne sauraient excéder vingt ans, pas les combustibles fossiles déjà utilisés en quantité excessive ! Les turricules [ou excréments] de vers de terre apportent sept fois plus d’azote que les sols classiques, onze fois plus de potassium, cinq fois plus de phosphate. Un ver de terre qui, selon Darwin, est l’espèce la plus miraculeuse dont l’humanité ait jamais dépendu, est plus efficace que toutes les usines d’engrais du monde. Tâchons d’en prendre conscience. C’est formidable. Les pollinisateurs reviennent, les oiseaux aussi. Nous produisons davantage de nourriture sans utiliser de pesticides, et nous utilisons 70% moins d’eau qu’à nos débuts, parce que le sol fertilisé par les vers de terre agit comme un réservoir dans lequel l’eau est retenue.
Les réserves de semences peuvent être réduites à néant en une seule saison. Dans les régions où les fermiers se suicident, il ne reste plus de semence, ni de semence de coton, ni d’aucune culture vivrière, parce que Monsanto a lancé un programme de remplacement : on encourage les fermiers à livrer leurs stocks, Monsanto leur distribue même de l’argent contre leurs semences. Alors, les fermiers se disent : « Je leur vends les miennes, et je récupère les leurs. » Tous les fermiers, les uns après les autres, et au bout du compte, plus personne n’en a. En une saison, il y a pénurie de semences. En vingt ans, les réserves mondiales seront réduites à néant. Chacun aura beau être libre de faire ce qu’il veut, il n’y aura plus de semences. C’est pour ça qu’il faut interdire le brevetage des semences. L’humanité, dans sa grande majorité, n’a aucune envie de poursuivre sur cette voie de destruction de notre avenir. On force les gens à s’engager dans ce projet d’anéantissement pour servir la cupidité à court terme d’une toute petite minorité.
En premier lieu, l’humanité doit reconquérir sa capacité à concevoir la liberté, sa capacité à exercer une démocratie véritable et profonde. Ensuite, l’humanité doit aussi prendre conscience que l’être humain ne peut sûrement pas être sur Terre pour s’enrichir et faire des profits. Préserver la vie, la vie de notre espèce, la vie de la planète, l’écosystème qui permet toute vie sur Terre, voilà l’objectif suprême qui doit guider notre action.”

1 Le salaire minimum indien est de 2€/jour, mais les agriculteurs gagnent moins.

18 juillet 2011

Festival de l’Inde à Paris

Classé dans : Inde, animaux, végétarisme — Maïcha @ 19 h 32 min

Fête de l'Inde à Paris
Fête de l’Inde à Paris

Source de cet article: Le blog de L214

Le festival de l’Inde organisé depuis 20 ans par Jean-Claude Emeriau du Centre Culturel Bhaktivedanta a attiré encore plus de monde cette année et 5000 assiettes végétariennes ont été offertes gratuitement. C’est une grande fête qui rassemble les communautés indiennes, mauriciennes, tamoules, bengalis et bien sûr beaucoup de français autour d’un défilé magnifiquement coloré et musical, le Rathayatra.
Sur la Place du Bellay se tiennent toute la journée des stands divers de produits et de littérature indienne tandis que sur l’immense scène se succèdent chants, danses et discours. Juste à côté le magnifique stand du CRAC de Manu et Animavie avec son grand écran diffusant des vidéos montrant l’abomination des corridas attirait comme d’habitude des centaines de visiteurs. Venaient ensuite les stands de VegMag, de l’Association Végétarienne de France et du Collectif de Libération Animale de Montpellier (représentant One Voice, L214, Droits des Animaux et Réseau Anti-spéciste). En face de nous, le stand de René avec ses superbes affiches sur le végétarisme.
Une cinquantaine de militants de diverses associations sont venus nous rejoindre, l’évènement ayant été annoncé sur divers sites et sur Facebook. Luce Lapin, porte parole du CRAC Europe (Comité Radicalement anti Corrida pour la Protection de l’Enfance) et journaliste à Charlie Hebdo, avait aussi invité ses lecteurs dans sa rubrique hebdomadaire.
Plus de 2000 tracts ont été pris par les personnes amassées autour des stands, en particulier lors du retour de la parade. Les organisateurs du festival ont invité Joëlle du CLAM sur scène où elle a pu parler du végétarisme et de la défense des droits des animaux ainsi que de leur place dans la civilisation indienne où encore maintenant plus 50% de la population est végétarienne, la seule culture au monde à considérer que “tuer un animal équivaut au meurtre de son propre fils” et que “celui qui mange de la viande est le plus vil des êtres humains” (citation du Mahabharata).
Un très grand nombre de participants du festival sont venus nous dire combien ils étaient heureux de notre présence et certains voulaient eux aussi devenir actifs pour la cause animale.

Joëlle du CLAM

12 janvier 2011

Miscellanées Veg en Inde

Classé dans : Inde, Non classé, TCV, animaux, végétalisme — Mots-clefs : — Maïcha @ 8 h 48 min

Alternatives Végétarienne, la revue de l'AVF

Alternatives Végétarienne, la revue de l'AVF

Un grand merci à l’Association Végétarienne de France qui a bien voulu publier Miscellanées Veg en Inde dans sa revue trimestrielle, Alternatives Végétariennes n°102 (déc-janv-fév 2011), article portant sur mon voyage en Inde au courant de l’été 2010. Le thème principal de l’article est consacré à ce voyage selon une approche veg et personnelle. Il y est question de Maïcha bien sûr, du TCV de Chauntra, du Tibetan SOS Youth Hotel de Delhi, mais aussi du Tibetan Volunters for Animals, du Bird hospital de Delhi, du Donkey sanctuary de Leh (Ladakh), etc.
Alternatives Végétariennes est commandable auprès de l’AVF et auprès de L214, mais vous pouvez aussi télécharger Miscellanées Veg en Inde.
Un peu de pub : Alternatives Végétariennes est une revue sympa et instructive, d’une cinquantaine de pages, aux thèmes variés (articles de fond, récits, recettes, etc.) et qui ne coûte que 4€ – pourquoi s’en priver?
Et pourquoi ne pas aussi y participer? Si l’envie de partager vos expériences veg vous titille, soumettez-leur vos articles, brèves, témoignages!
Bonne lecture à toutes et à tous!

12 septembre 2010

Champa, l’éléphante esclave sauvée en Inde

Classé dans : Inde, animaux — Maïcha @ 11 h 38 min

Champa se repose dans son sanctuaire.

Champa se repose dans son sanctuaire.

“L’histoire de Champa ressemble tristement à celle des autres éléphants esclaves. Lorsqu’elle été repérée par WSOS, elle avait 38 ans. Elle promenait des touristes depuis le parking d’un hôtel très fréquenté, situé sur l’autoroute qui relie Delhi à Agra. C’est sur cette route aussi que des dizaines d’ours dansaient… Champa boitait et gémissait à chaque pas. Une blessure à sa patte avait été camouflée sous des dessins colorés, comme le font tous les propriétaires d’éléphants. Les touristes ne se rendaient compte de rien. Son propriétaire a expliqué qu’un morceau de métal lui avait pénétré dans le pied, entre deux ongles, peu de temps auparavant. La blessure était profonde, brûlante et enflée. L’éléphante a donc été tout de suite mise sous antibiotiques. (…) Malheureusement, ses propriétaires sont loin de tels sentiments. Ils ont donc continué à la faire travailler dans les rues polluées de Agra au lieu de lui accorder le repos qui seul aurait permis la guérison de sa blessure… Aujourd’hui, 9 ans après, sa blessure la fait toujours souffrir et a pris des proportions inquiétantes. L’abcès a enflé jusqu’au genou et a largement rempli un seau de pu lorsqu’il a été drainé…”
Emue par tant de détresse, l’association One Voice s’est mobilisée non seulement pour sauver Champa, et elle a en plus le projet d’élargir ce sauvetage à d’autres éléphants. Elle voudrait ainsi créer un sanctuaire dédié au sauvetage des éléphants esclaves, où “les éléphants bénéficieraient de soins vétérinaires adaptés et de toute l’affection dont ils ont besoin. Ils pourraient y prendre le temps de jouer, de se reposer et manger à leur faim…” Après un appel à dons, Champa a effectivement pu être sauvée, et enfin libérée de son martyr. Désormais, elle se repose et est  soignée dans un espace loué, en attendant que le sanctuaire soit effectif. Vu son état de santé pitoyable, il était vraiment temps que son cauchemar cesse: pieds infectés, ensanglantés en permanence, douloureux, mais aussi – et plus grave – elle souffre de sénilité précoce, conséquence directe d’avoir été constamment obligée de travailler trop dur.
Cette histoire est terriblement émouvante. C’est dommage que la façon dont les éléphants sont dressés n’est pas décrite sur le site de One Voice: les bébés éléphants sont isolés, battus sévèrement, affamés et terrorisés par un homme pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce qu’un autre homme – leur futur cornac (ou maître) – les libère. Leur cornac les câlinera, apaisera et nourrira enfin, et les éléphanteaux lui voueront alors jusqu’à leur mort un amour infaillible. C’est leur sauveur. Ce dont ils ne se rendent pas compte, c’est que l’homme qui leur a fait tant de mal était payé par leur futur cornac. Hé oui, c’est par ce système particulièrement sordide que le cornac s’assure de la soumission et de l’amour de “son” (ou de “ses”) éléphantE(s)!
On ne peut que saluer le projet de One Voice de créer un sanctuaire pour sauver des éléphants de l’esclavage :
“Selon les statistiques officielles, ils seraient également 4 000 à y vivre en captivité. Mais en réalité, leur chiffre est plutôt de l’ordre de 5 000 tant ils sont nombreux à être détenus illégalement. Considérés comme du bétail, ils sont exploités pour divers travaux, tels que le déplacement des rondins de bois, le transport de charges, celui des touristes, ou la publicité. Les éléphants sont obligés de marcher de longues heures sur le goudron brûlant (50°C en été), dans des rues noires de monde et de voitures et même sur les autoroutes, sous la contrainte souvent d’un ankush (sorte de crochet utilisé par les cornacs)… Leurs pieds sensibles, inadaptés à une marche prolongée sur du bitume, se fissurent, sont brûlés, se blessent, s’infectent, mais ils doivent continuer à travailler. Là où ils doivent porter du bois, c’est leur trompe qui s’abîme. Elle devient douloureuse, saigne et parfois ses terminaisons nerveuses sont mises à nues. Quand on sait l’importance que joue cet organe dans la vie sociale des éléphants, on comprend que leur souffrance va bien au-delà des blessures physiques.
En espérant que ce sanctuaire sera le point de départ de la fin de l’esclavage des éléphants en Inde. Après tout, pourquoi cela serait-il impossible? Le fait que ce soit une tradition rendra sans doute la tâche plus ardue, mais certainement pas moins illégitime! Souvenons-nous qu’il n’y a désormais plus “d’ours danseurs” en Inde!
Outre l’obstacle que peut représenter le poids des traditions, il faut aussi penser à la reconversion des cornacs – comme celle des Kalandars, les propriétaires des ours danseurs, fut prise en compte, ce qui représente un point crucial de la réussite de ce genre de projets. Mais il y a aussi le coût assez phénoménale de la prise en charge d’un éléphant : entre la nourriture (jusqu’à 100kg/jour), les soins, le sanctuaire à louer ou à acheter, en tous cas à entretenir, et le personnel à payer = 60€/jour. C’est quand même beaucoup, mais bien sûr, si nous étions à la place de Champa, nous trouverions que notrevie n’a pas de prix!
Enfin, cette histoire met aussi en avant le rôle important joué par certains touristes (occidentaux ou indiens) qui s’offrent une ballade à dos d’éléphant (ou autre animal), et qui sont tellement indifférent au sort de l’animal qui les véhicule. L’article de One Voice nous informe que, aussi incroyable que cela paraisse, ils ne se rendaient même pas compte de la souffrance de Champa, qui pourtant boitait et gémissait à chaque pas!

31 mai 2010

Inde: la révolution des wc

Classé dans : Inde, environnement — Maïcha @ 18 h 39 min

Le titre de ce court documentaire (5′46 – à visionner en ligne) semble presque une presque blague “Inde, la révolution des wc”. Car de chez nous, d’Occident, on a bien du mal à imaginer une vie où on n’aurait pas accès à des wc ! Et pourtant, c’est ce que 600 millions d’IndienNEs vivent : une vie sans wc – ou du moins, sans wc un minimum correct, ne fut-ce qu’au niveau de l’hygiène. Que ce soit dans les bidonvilles, les campagnes, nous comprenons facilement tous les tracas que cela peut causer, tracas amplifiés pour peu qu’on soit un peu malade, et aussi à quel point c’est propice au développement de toutes sortes de bactéries et microbes qu’il est peu souhaitable de fréquenter.
Mais ce qu’on n’imagine pas, c’est que ce sont les femmes de la caste des dalits (intouchables) qui nettoient les immondices à mains nues.

Bindeshwar Pathak et ses fameux wc

Pour changer cela, un sociologue Indien, Bindheshwar Pathak a fondé Sulabh International en 1970. Sulabh International est un organisme de service social qui travaille à la promotion des droits humains, à l’assainissement de l’environnement, des sources non traditionnelles de l’énergie, de la gestion des déchets et des réformes sociales à travers l’éducation. L’organisation compte 50.000 bénévoles. Et il a notamment mis au point un système de latrine sûr, peu onéreux, très peu coûteux en eau (1,5 litres seulement, contre environ 30 chez nous) . En plus, ce système très innovant filtre suffisamment les eaux sales pour qu’elles ressortent utilisables à des fins agricoles, et produit également du biogaz! Bref, une merveille de technologie, mais très simple et accessible à toutes les collectivités indiennes.
Et les femmes intouchables suivent désormais des formations pour accéder à d’autres professions, comme par exemple esthéticiennes.
Au-delà de l’Inde, ce documentaire nous interroge sur nos propres toilettes: gaspiller et polluer des centaines de litres d’eau potable par jour, est-ce bien raisonnable?

http://videos.arte.tv/fr/videos/inde_la_revolution_des_wc-3139452.html

4 mai 2010

Bientôt la fin des chaussures en cuir pour les écoliers indiens?

Classé dans : Inde, animaux — Mots-clefs :, — Maïcha @ 19 h 32 min

Une bonne nouvelle: les millions d’élèves indiens vêtus de l’uniforme obligatoire pourraient devoir remiser leurs chaussures en cuir, vestiges de l’empire colonial et contraires à la protection des animaux.

chaussure en cuir de l'uniforme indien (difficile d'imaginer plus inconfortable!)

“Dangereuses pour l’environnement”, “malsaines” et “inconfortables”, vestige de l’empire britannique, les chaussures en cuir noir brillant pourraient bientôt être remplacées par des chaussures en toile, jusque là utilisées pour les cours d’éducation physique.
La proposition, émanant d’un parlementaire et militant pour la défense des droits des animaux, Maneka Gandhi, a reçu un accueil favorable de la part des  services de l’éducation nationale, telles que la direction centrale de l’enseignement et le Centre des examens, écrit le quotidien The Indian Express.
Depuis des décennies, les chaussures en cuir font partie de l’uniforme réglementaire à porter à l’école, au même titre que les chaussettes blanches, le pantalon et la veste pour les garçons, la tunique pour les filles. Chaque école, privée ou publique, a son propre code de couleur.
Selon l’association People for animals (PFA), les écoliers indiens sont les plus grands consommateurs de cuir. PFA a déjà influencé 16 écoles de la ville de Chennai (sud) pour laisser au vestiaire ces chaussures. Plusieurs membres de l’organisation interviennent dans les écoles de Chandigarh (Pendjab) afin qu’elles revoient le code vestimentaire de leurs écoliers.
Les chaussures en cuir noir avait été rendu obligatoire dans les écoles indiennes pendant la colonisation britannique sans qu’aucune réforme n’ait eu lieu depuis. Un détail non-négligeable dans l’argumentaire de Maneka Gandhi qui a déclaré que le port de chaussures en cuir, “a été imposé par les Britanniques. C’est une désicion non seulement malsaine pour les enfants, mais aussi très dangereuse pour l’environnement.” En effet, les procédés de traitement des peaux utilisent des métaux lourds toxiques et polluants. D’autre part, l’élevage est également une grande source de pollution et de gaspillage d’eau.
Veuve de Sanjay Gandhi et belle-fille de feu Indira Gandhi, la parlementaire du Baratiya Janata Party (BJP, nationaliste hindou) est notamment connue pour militer contre l’abbattage de vaches, animal sacré dans la religion hindoue.
Le centre national des examens a compilé toutes les plaintes: les chaussures en cuir absorbent la transpiration des pieds, provoquent des champignons, doivent être cirées avec des produits toxiques, coûtent cher aux familles et pérennisent les tanneries qui polluent l’environnement. La décision finale appartient au ministère en charge du développement des ressources humaines.

Cette décision est loin d’être anodine, même d’un point de vue économique: l’Inde est le deuxième fabricant mondial de vêtements en cuir, avec une production de 18 millions de pièces par an sur un total de 120 millions de pièces (la Chine en réalise 70 millions). L’industrie indienne du cuir transforme chaque année 230 millions de peaux.
L’un des plus grands producteurs au monde de cuir est donc l’Inde.
Les principaux pays importateurs de cuir indiens sont, dans l’ordre  l’Allemagne, l’Italie, les États Unis, le Royaume Uni, Hong Kong, l’Espagne, la France, les Pays Bas, le Portugal et l’Australie. La quasi totalité du cuir au Royaume-Uni est importée de pays étrangers, et principalement de l’Inde.
Jusqu’aux abattoirs, les vaches sont obligés de supporter le transport dans des conditions extrêmes: les camions sont bondés, leurs os sont cassés et elles souffrent de déshydratation, avant d’être égorgés à la vue des autres animaux, parfois encore conscientes lors du démembrement et du dépeçage.
Le cuir, comme la viande, est une industrie lucrative qui fonctionne sur la souffrance et la mort des animaux, que ce soit en Inde ou ailleurs.

Sources:
Végétarisme, Inde et Tibet“, une brochure éditée par Maïcha.

Aujourd’hui l’Inde.

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