Maicha

31 mai 2010

Inde: la révolution des wc

Classé dans : Inde, environnement — Maïcha @ 18 h 39 min

Le titre de ce court documentaire (5′46 – à visionner en ligne) semble presque une presque blague « Inde, la révolution des wc ». Car de chez nous, d’Occident, on a bien du mal à imaginer une vie où on n’aurait pas accès à des wc ! Et pourtant, c’est ce que 600 millions d’IndienNEs vivent : une vie sans wc – ou du moins, sans wc un minimum correct, ne fut-ce qu’au niveau de l’hygiène. Que ce soit dans les bidonvilles, les campagnes, nous comprenons facilement tous les tracas que cela peut causer, tracas amplifiés pour peu qu’on soit un peu malade, et aussi à quel point c’est propice au développement de toutes sortes de bactéries et microbes qu’il est peu souhaitable de fréquenter.
Mais ce qu’on n’imagine pas, c’est que ce sont les femmes de la caste des dalits (intouchables) qui nettoient les immondices à mains nues.

Bindeshwar Pathak et ses fameux wc

Pour changer cela, un sociologue Indien, Bindheshwar Pathak a fondé Sulabh International en 1970. Sulabh International est un organisme de service social qui travaille à la promotion des droits humains, à l’assainissement de l’environnement, des sources non traditionnelles de l’énergie, de la gestion des déchets et des réformes sociales à travers l’éducation. L’organisation compte 50.000 bénévoles. Et il a notamment mis au point un système de latrine sûr, peu onéreux, très peu coûteux en eau (1,5 litres seulement, contre environ 30 chez nous) . En plus, ce système très innovant filtre suffisamment les eaux sales pour qu’elles ressortent utilisables à des fins agricoles, et produit également du biogaz! Bref, une merveille de technologie, mais très simple et accessible à toutes les collectivités indiennes.
Et les femmes intouchables suivent désormais des formations pour accéder à d’autres professions, comme par exemple esthéticiennes.
Au-delà de l’Inde, ce documentaire nous interroge sur nos propres toilettes: gaspiller et polluer des centaines de litres d’eau potable par jour, est-ce bien raisonnable?

http://videos.arte.tv/fr/videos/inde_la_revolution_des_wc-3139452.html

23 mai 2010

Les orphelins du Tibet, ce soir sur Arte

Classé dans : TCV, Tibet — Mots-clefs :, , — Maïcha @ 7 h 35 min

Enfants tibétains réfugiés en Inde et vivant dans un TCV

Ce soir (dimanche 23 mai), Arte propose une soirée consacrée au Tibet avec d’abord le film Kundun, puis un documentaire sur les TCV. Ce documentaire est consacré aux enfants tibétains qui se réfugient en Inde et intègrent les TCV. Apparemment, le documentaire prend pour exemple le TCV de Mussorie (qui est le plus grand des TCV) :
« Les orphelins du Tibet – Chaque année, de nombreux enfants tibétains fuient leur terre natale pour tenter de rejoindre des écoles créées en Inde par le gouvernement tibétain en exil. Confiés à des passeurs, ils risquent leur vie en traversant clandestinement les frontières et en marchant pendant près d’un mois à travers la chaîne himalayenne. Ainsi, l’école de Mussorie, dans le Nord de l’Inde, acceuille près de 2400 enfants. Ayant laissé derrière eux leur famille, ils sont condidérés comme des orphelins. Parmi eux, Sonam, 9 ans, et Dholma, 6 ans, qui viennent tout juste d’arriver à l’école. Ils y recoivent une éducation tibétaine et découvrent l’histoire de leur peuple et de leur pays. »
Ce documentaire français est très récent (2009), et gageons qu’il reflètera au plus près la vie de ces enfants et le rôle majeur qu’occupent les TCV dans leur soutien au peuple et à la culture tibétaine. A ne pas rater, donc !
Quant à Kundun, c’est un film historique retraçant la « découverte » et le parcours de l’actuel 14ème Dalaï lama:
« Tibet, 1937. Un enfant fait l’objet de toutes les attentions de la part de la délégation chargée de trouver la réincarnation du Bouddha de la compassion. Après quelques discussions, le garçon est promu chef politique et spirituel du Tibet, 14e dalaï-lama. Commence alors pour lui le long apprentissage de sa tâche temporelle et religieuse. D’abord instable et espiègle, l’enfant prend, en grandissant, la pleine mesure de sa charge. Lorsque les troupes chinoises de Mao envahissent le pays, le dalaï-lama décide de rester et de lutter pied à pied avec son peuple, gardant la non-violence comme règle de conduite. Mais sa vie étant menacée, il finit néanmoins par s’enfuir en Inde. Il y constitue un gouvernement en exil… »
On ne peut que féliciter Arte d’avoir eu la bonne idée d’enchaîner le documentaire au film. Une soirée instructive et intéressante au programme!

4 mai 2010

Bientôt la fin des chaussures en cuir pour les écoliers indiens?

Classé dans : Inde, animaux — Mots-clefs :, — Maïcha @ 19 h 32 min

Une bonne nouvelle: les millions d’élèves indiens vêtus de l’uniforme obligatoire pourraient devoir remiser leurs chaussures en cuir, vestiges de l’empire colonial et contraires à la protection des animaux.

chaussure en cuir de l'uniforme indien (difficile d'imaginer plus inconfortable!)

« Dangereuses pour l’environnement », « malsaines » et « inconfortables », vestige de l’empire britannique, les chaussures en cuir noir brillant pourraient bientôt être remplacées par des chaussures en toile, jusque là utilisées pour les cours d’éducation physique.
La proposition, émanant d’un parlementaire et militant pour la défense des droits des animaux, Maneka Gandhi, a reçu un accueil favorable de la part des  services de l’éducation nationale, telles que la direction centrale de l’enseignement et le Centre des examens, écrit le quotidien The Indian Express.
Depuis des décennies, les chaussures en cuir font partie de l’uniforme réglementaire à porter à l’école, au même titre que les chaussettes blanches, le pantalon et la veste pour les garçons, la tunique pour les filles. Chaque école, privée ou publique, a son propre code de couleur.
Selon l’association People for animals (PFA), les écoliers indiens sont les plus grands consommateurs de cuir. PFA a déjà influencé 16 écoles de la ville de Chennai (sud) pour laisser au vestiaire ces chaussures. Plusieurs membres de l’organisation interviennent dans les écoles de Chandigarh (Pendjab) afin qu’elles revoient le code vestimentaire de leurs écoliers.
Les chaussures en cuir noir avait été rendu obligatoire dans les écoles indiennes pendant la colonisation britannique sans qu’aucune réforme n’ait eu lieu depuis. Un détail non-négligeable dans l’argumentaire de Maneka Gandhi qui a déclaré que le port de chaussures en cuir, « a été imposé par les Britanniques. C’est une désicion non seulement malsaine pour les enfants, mais aussi très dangereuse pour l’environnement. » En effet, les procédés de traitement des peaux utilisent des métaux lourds toxiques et polluants. D’autre part, l’élevage est également une grande source de pollution et de gaspillage d’eau.
Veuve de Sanjay Gandhi et belle-fille de feu Indira Gandhi, la parlementaire du Baratiya Janata Party (BJP, nationaliste hindou) est notamment connue pour militer contre l’abbattage de vaches, animal sacré dans la religion hindoue.
Le centre national des examens a compilé toutes les plaintes: les chaussures en cuir absorbent la transpiration des pieds, provoquent des champignons, doivent être cirées avec des produits toxiques, coûtent cher aux familles et pérennisent les tanneries qui polluent l’environnement. La décision finale appartient au ministère en charge du développement des ressources humaines.

Cette décision est loin d’être anodine, même d’un point de vue économique: l’Inde est le deuxième fabricant mondial de vêtements en cuir, avec une production de 18 millions de pièces par an sur un total de 120 millions de pièces (la Chine en réalise 70 millions). L’industrie indienne du cuir transforme chaque année 230 millions de peaux.
L’un des plus grands producteurs au monde de cuir est donc l’Inde.
Les principaux pays importateurs de cuir indiens sont, dans l’ordre  l’Allemagne, l’Italie, les États Unis, le Royaume Uni, Hong Kong, l’Espagne, la France, les Pays Bas, le Portugal et l’Australie. La quasi totalité du cuir au Royaume-Uni est importée de pays étrangers, et principalement de l’Inde.
Jusqu’aux abattoirs, les vaches sont obligés de supporter le transport dans des conditions extrêmes: les camions sont bondés, leurs os sont cassés et elles souffrent de déshydratation, avant d’être égorgés à la vue des autres animaux, parfois encore conscientes lors du démembrement et du dépeçage.
Le cuir, comme la viande, est une industrie lucrative qui fonctionne sur la souffrance et la mort des animaux, que ce soit en Inde ou ailleurs.

Sources:
« Végétarisme, Inde et Tibet« , une brochure éditée par Maïcha.

Aujourd’hui l’Inde.

Propulsé par WordPress