Maicha

14 février 2013

100ème immolation

Classé dans : Tibet — Maïcha @ 12 h 40 min

Voyage à travers le Tibet persécuté, sur la route des immolés

(article du Monde)

C’est un hameau accroché à la montagne, aux maisons couleur de glaise, surplombant une vallée où serpente une rivière gelée. L’herbe est rase, chaque bourrasque soulève un nuage de poussière. Au détour d’un chemin, des hommes en file indienne, avançant d’un pas rapide, transportent sur de petits plateaux des torma, des gâteaux sacrificiels tibétains. Modelés avec de la tsampa, la farine d’orge grillée, et coloriés, ils représentent les divinités qui sont invitées au rituel funéraire.

Autel à la mémoire de Gonpo Tsering, Tibétain qui s'est immolé le 28 novembre 2012.

Celui de Gonpo Tsering, 23 ans, qui s’est immolé le 26 novembre dans l’enceinte du grand monastère à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau en contrebas, sur les bords de la rivière, doit durer quarante-neuf jours, comme le veut la tradition bouddhiste tibétaine. « Parce qu’il est jeune », précise un parent. Gonpo Tsering avait trois enfants, et l’immolation a surpris la famille, poursuit-il. « Personne n’était au courant, il l’a fait à un moment où il était seul », ajoute le jeune homme. Et tentant d’expliquer le geste de son proche : « Il y a beaucoup de pression, il y a plein de choses qu’on ne peut pas faire ici. »

Les cérémonies qui rendent hommage aux immolés des régions tibétaines prolongent le défi des sacrifiés. La photo de l’immolé, sertie dans un cadre doré et entourée de khata (les écharpes cérémonielles), est posée juste devant un portrait du dalaï-lama, sur un autel recouvert d’un brocart ocre au rez-de-chaussée de la maison familiale. Plusieurs représentations du chef spirituel tibétain en exil en Inde sont suspendues aux planches nues posées contre les parois de pisé. Dans une pièce contiguë, des moines se relaient pour assurer quotidiennement les rites bouddhistes. Le hameau est sous le choc : le père et le grand-père de l’immolé ont été arrêtés.

« QUE LE DALAÏ-LAMA REVIENNE »

La région tibétaine du sud du Gansu, dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour du grand monastère de Labrang dans l’ancien Amdo tibétain, a connu quinze immolations depuis le début du mois d’octobre. Aucun moine, mais des laïcs : des paysans, parfois des étudiants. Dans un village non loin du bourg d’Amchok, un éleveur de 35 ans a laissé une lettre sur sa motocyclette, le jour où il s’est immolé devant une mine d’or, à quelques kilomètres de chez lui. Il y a écrit ses dernières volontés : « Que le dalaï-lama revienne. Que le panchen-lama soit relâché. » Et puis « qu’on n’exploite plus nos trésors », nous rapporte un de ses proches.

La lettre a été confisquée par les autorités. A-t-il laissé entendre qu’il allait se livrer à un tel acte ? « Il n’a rien dit, sinon, on ne l’aurait pas laissé faire ! Il n’a rien dit à personne. Il n’en a même pas parlé à ses amis ou aux membres de sa famille », poursuit le proche, avant que quelqu’un ajoute : « Leur as-tu dit qu’il l’a fait pour la liberté au Tibet ? »

Hommage à une personne immolée.

Dans ce village d’une dizaine de maisons collées les unes aux autres, la famille a elle aussi placé le portrait de son immolé dans une petite pièce, au côté de celui du dalaï-lama. Six jours après cette immolation, un jeune de 18 ans a fait le même geste, au même endroit, devant la mine d’or. C’était la troisième immolation à Amchok, où se trouve un monastère de 450 âmes.

Les terres du bourg doivent accueillir le prochain aéroport de Xiahe, la ville chinoise accolée au monastère de Labrang. Une autoroute à six voies en cours de travaux y convoiera les bus de touristes venus visiter l’immense monastère, où l’on ne croise, à cette époque de l’année, que des pèlerins, des moines et des policiers en civil.

Une modernisation vécue comme un viol

Cette modernisation à marche forcée, davantage perçue comme un viol que comme un progrès, a figuré en bonne place dans les raisons qui, en 2008, ont nourri les revendications lors de la centaine de manifestations qu’ont connues alors les anciennes provinces tibétaines du Kham et de l’Amdo, aujourd’hui refondues dans les provinces chinoises du Sichuan, du Gansu et du Qinghai. Près de 3 millions de Tibétains y vivent, autant que dans la Région autonome tibétaine (RAT) proprement dite.

Dans l’un des testaments répertoriés par Wang Lixiong, l’un des rares intellectuels chinois à réfléchir et à écrire sur la question tibétaine – depuis 2000, il appelle la Chine à une réconciliation avec le dalaï-lama –, on lit la frustration d’un nomade, un ancien moine nommé Tenzin Khedup, qui s’est immolé en juin parce qu’il ne pouvait rien faire pour le Tibet dans le domaine de la culture, de la religion et de l’économie et qu’il ne voyait pas d’autre solution.

Le soir, après 22 heures, un couvre-feu qui ne dit pas son nom est imposé pour les Tibétains. « Si vous êtes Chinois han, il n’y a pas de problème. Un Tibétain, non, il est contrôlé », affirme un habitant. Un membre de sa famille fait partie des Tibétains qui ont été soumis à un mois de « rééducation » dans un centre de détention à Lhassa, après avoir reçu en Inde les enseignements du dalaï-lama lors du festival Kalachakra en janvier. Il est depuis sous contrôle permanent, obligé de laisser son téléphone allumé 24 heures sur 24 et de ne plus quitter la région.

Pour tous les habitants des zones tibétaines en dehors du Tibet, il est devenu extrêmement difficile de se rendre à Lhassa, en raison des barrages, sans de multiples laissez-passer. Les griefs sont nombreux, il suffit d’aborder un sujet pour qu’on vous fasse part de son dépit.

Let tibétain ne sera plus langue principale dans les collèges

Un Tibétain d’une vingtaine d’années qui a étudié à Lanzhou, la capitale du Gansu, s’indigne des nouvelles mesures appliquées dans l’éducation dans la province. Dans le Qinghai voisin, elles ont, depuis 2010, provoqué déjà plusieurs manifestations de collégiens. « Selon la nouvelle directive, le tibétain ne sera plus langue principale dans les collèges. Ils ont tenté une fois de l’imposer l’an dernier, mais on a protesté, et là c’est la nouvelle tentative. »

Et d’ajouter : « Dans les bourgs, jusqu’à maintenant, il y avait des collèges. C’est fini, il n’y a que des écoles primaires. Il faut aller au chef-lieu pour poursuivre ses études au-delà. Ça leur permet de mieux contrôler l’enseignement en chinois. Si un professeur parle en tibétain ici à la campagne, c’est plus dur pour eux de l’en empêcher. » Certes, le collège ainsi que les fournitures sont désormais gratuits. Mais il faut payer la pension…

L’intimidation et la surveillance sont quasi permanentes dans les villages de ces montagnes boisées, agrippés aux contreforts des hauts plateaux de l’Amdo : on peut être arrêté n’importe où par un policier local et plusieurs de ses hommes. Ou se voir signifier d’un doigt sur ses lèvres par son interlocuteur que la personne qui vient d’entrer dans le restaurant, un Tibétain en anorak, est un informateur. On nous parle de ces récompenses promises dans des SMS quotidiens envoyés aux usagers pour quiconque dénoncera une bribe d’affaire (50 000 yuans, soit 6 000 euros) qui concerne une immolation ou le « séparatisme », ou bien une « situation complète » (200 000 yuans). Ces sommes constituent plusieurs années de salaire.

Au monastère de Labrang.

Au monastère de Labrang.

« On n’a plus aucune confiance dans les gens qu’on ne connaît pas », confie un Tibétain d’une vingtaine d’années. Il cite le cas d’un couple repéré dans une foule qui a empêché la police, fin octobre, de saisir le corps brûlé d’un immolé dans le monastère de Labrang et qui fut ensuite dénoncé. Lui-même n’est pas rassuré, il était à Labrang, parmi ceux qui ont subi ce jour-là les gaz lacrymogènes et le canon à eau. Il se sait « fiché ». Le problème, dit-il, c’est quand la police secrète intervient : on ne sait pas où les gens sont emmenés, il est impossible pour la famille et ses proches de faire des démarches. La veille, rappelle-t-il, une jeune fille de 21 ans a été enlevée parce qu’elle avait été filmée par une caméra vidéo dans les parages d’une immolation qui a eu lieu récemment dans le bourg. Pourtant, elle ne faisait que passer, assure notre interlocuteur.

« S’il y avait pour les Tibétains des moyens normaux, autorisés, pour exprimer leur mécontentement, ils les utiliseraient. En 2008, ils sont descendus dans la rue, ont manifesté, mais les autorités chinoises sont parvenues à mater ce mouvement, affirme Wang Lixiong, lors d’un entretien à Pékin. On est passé à des protestations individuelles. Or un individu qui crie tout seul des slogans ou distribue des tracts a un impact très faible, et il est tout de suite arrêté. Il n’y a qu’avec l’immolation que ces personnes ont réalisé qu’elles pouvaient faire la différence. Donc c’est devenu l’acte le plus fort possible de protestation », explique-t-il. « Je pense qu’au tout début, aucun des immolés n’était conscient des conséquences. Désormais, les Tibétains se rendent compte que cette forme de protestation a un effet, et ils sont de plus en plus nombreux parmi la population laïque. »

Les nouvelles mesures annoncées récemment par les autorités chinoises pour punir ceux qui s’immolent et ceux qui les auraient aidés traduisent la portée politique de ces suicides, que Pékin déniait jusqu’alors. Elles tentent de briser les solidarités familiales, mais n’auront, estime l’écrivain, qu’un impact temporaire.

Le pic d’immolations atteint en novembre – 28 en un mois –, qui a coïncidé avec la période du congrès du Parti communiste, a laissé place à une curieuse trêve dans cette guerre silencieuse.

Des fonctionnaires surveillent les rues

Sur la route des immolations, à travers plusieurs bourgs du sud du Gansu, dont les villages alentour ont connu ces dernières semaines deux ou trois cas, on constate que les forces de police et d’unités paramilitaires sont peu visibles : concentrées autour des barrages routiers – pas toujours actifs mais très nombreux et bien équipés – ou bien à l’intérieur des commissariats ou de camps militaires.

Des moines déchargent des matériaux de construction pour leur monastère.

Des moines déchargent des matériaux de construction pour leur monastère.

Des caméras, installées récemment nous dit-on, surveillent les rues principales des chefs-lieux et chaque entrée de monastère. Et dans au moins un bourg, Sangkok, des voitures stationnées le long des rues, au moteur allumé du matin au soir, nous sont décrites comme abritant des fonctionnaires ou des cadres chargés de surveiller à tour de rôle les rues et de sonner l’alerte en cas de comportement suspect.

Après les moines, les gens ordinaires

Eduqué, parlant bien le chinois et employé dans une entreprise locale, il est marqué par ces immolations et l’évolution qu’elles prennent. « Après les moines, c’est le tour des gens ordinaires. Je crois qu’avant ceux-ci ne savaient pas, ne comprenaient pas qu’ils n’avaient pas de liberté. Maintenant, ils savent. Et ils s’entraident », dit-il. Les immolations ont lieu à ses yeux « pour la liberté individuelle, la liberté du peuple, la liberté de l’ensemble de la communauté. C’est pour ça que je trouve que leur geste a de la valeur. Ce n’est pas pour des petits problèmes personnels. Ils se suicident au nom de la communauté entière ».

Les réseaux de solidarité sont au cœur de la résistance tibétaine, qui, depuis 2008, s’est incarnée par différents mouvements de boycottage, des campagnes de défense des traditions et de la langue tibétaines, mais aussi un engagement courageux des intellectuels. Beaucoup furent très brutalement persécutés en 2010-2011, essentiellement dans l’Amdo, c’est-à-dire le Gansu et le Qinghai.

Dans les régions rurales où surviennent aujourd’hui les immolations, des groupes de quelques dizaines de familles influentes, alliées selon la coutume du kyidug – le partage « de la joie et de la souffrance » –, composées de chefs qui occupent parfois un poste dans l’administration, prennent les choses en main quand il faut aider : « Toutes les semaines, il y a quelqu’un du groupe qui vient donner un coup de main, parfois pendant plusieurs jours », nous explique-t-on au sujet d’un immolé d’une trentaine d’années qui a laissé derrière lui une famille très pauvre.

La mère de l’immolé, veuve, s’occupe désormais des deux enfants en bas âge de son fils. Sa bru est retournée pour l’hiver dans la tente de ses parents nomades. Avant son suicide en décembre, l’homme avait annoncé à un ami avec lequel il a partagé un repas qu’ils se voyaient pour la dernière fois. Le soutien a été très important : « Les moines sont venus nombreux, il y en avait plein, dehors, à l’intérieur, ils ne pouvaient pas s’asseoir », raconte la mère, un soir de décembre, dans la masure aux murs couverts de papier journal.

Il y a « des bons et des mauvais » Chinois

Lors des funérailles, un convoi de 300 voitures a accompagné le corps au lieu de crémation. Il a été intercepté par la police. Les anciens ont discuté, et obtenu que les derniers devoirs au défunt soient rendus, tout en garantissant qu’il n’y aurait aucun incident. Ces arrangements sont fréquents dans ces régions où les cadres tibétains locaux sont partie prenante de la communauté : « On connaît des fonctionnaires qui font des donations secrètes aux familles d’immolés. Il y a aussi de l’argent qui vient d’Inde, de l’étranger. Il y a même des Chinois han. Il ne s’agit pas d’être contre les Han. Il y en a des bons et des mauvais, comme les Tibétains », fait valoir notre interlocuteur.

Il cite le cas d’un patron chinois de Lanzhou qui aurait fait parvenir 10 000 yuans à la famille d’un immolé de Bora, un bourg proche de Labrang. Avec un message qui a ému : « Je vous donne cet argent parce que vous vous battez pour votre terre commune, pour la liberté de votre peuple, vous êtes grandioses. »

La mère endeuillée n’a pas gardé de photo de son fils. Le traumatisme du suicide, sa résonance communautaire et nationaliste, la dimension religieuse et le facteur d’émulation collective forment une combinaison délicate, que chacun gère comme il peut. « Les jours d’avant, il s’est occupé de ses enfants comme il ne l’avait jamais fait. Il ne sortait pas, ne travaillait plus, on ne l’avait jamais vu montrer autant d’affection, dit-elle, on a trouvé ça un peu bizarre. » Elle a reçu l’équivalent de plusieurs milliers d’euros en donations. Elle redistribue tout, à des écoles, au monastère, à plus pauvres qu’eux. C’est sa manière de continuer ce qu’a commencé son fils : « Il s’est suicidé pour les autres. »

6 juillet 2012

Maïcha, feullinfo n°6 (été 2012)

Classé dans : Inde, TCV, Tibet, animaux, environnement, précarité et partage, végétalisme, végétarisme — Maïcha @ 16 h 28 min
Maria Montessori a été la première pédagogue à adapter le matériel à la taille des enfants.

Maria Montessori a été la première pédagogue à adapter le matériel à la taille des enfants. Au TCV de Chauntra, les tables légères sont facilement maniables par les petits!

La nouvelle de l’été : la feuillinfo n°6 vient de sortir! Au sommaire de ce petit bulletin de l’association (8 pages A4 noir et blanc) :

  • édito
  • Parrainage mode d’emploi
  • La pédagogie Montessori
  • Environnement : l’Inde & Monsanto
  • Veganimaux
  • Lectures
  • Tibet

…dont voici l’édito :

Fin mai 2012, alors que je rédigeais les premières lignes de cet édito, Maïcha a reçu un e.mail du Tibetan Children’s Village (TCV) de Chauntra (Inde du nord). Leur demande était claire : « Please help us in finding more sponsors to our children and tell us whether we can send you few new cases. » (s’il vous plaît, aidez-nous à trouver de nouveaux parrains pour nos enfants et dites-nous quand nous pouvons vous envoyer de nouvelles fiches.) C’est la première fois que le TCV prend ainsi les devants en sollicitant explicitement notre aide.
Le TCV de Chauntra, avec lequel Maïcha travaille spécifiquement, compte aujourd’hui 913 enfants venant de famille défavorisées, dont plus de 80 sont sans parrainage, ce qui pèse lourd sur le budget du TCV.
Ensemble, relevons ce défi : trouvons des marraines et des parrains pour ces enfants !
Les TibétainEs ont conscience de la difficile situation économique en Occident, et déclarent depuis des décennies :  « Notre but n’est pas de devenir des réfugiés professionnels, vivant en perpétuels assistés. Nous voulons retourner au Tibet, être chez nous. »* Malheureusement, l’emprise de la Chine ne desserre pas, bien au contraire, l’Occident se fait complice de cette dictature au pouvoir économique impressionnant… En attendant, les TibétainEs continuent de lutter pour leur survie culturelle et économique, dans leur pays occupé et en exil. Soyons à leurs côtés.
La vocation de Maïcha étant également d’amener une réflexion autour des thématiques telles que le partage, la répartition des richesse, l’environnement et le végétalisme/végérarisme, celles-ci seront désormais reprises à chaque parution de la feuillinfo, que ce soit par des articles ou des chroniques de livres ou de films.
Cette feuillinfo est diffusée auprès des adhérentEs, parrains et marraines de l’association, mais  n’hésitez pas à la photocopier ou à nous en demander plus d’exemplaires afin de la diffuser autour de vous. Comme tous les documents de Maïcha, la feuillinfo est gratuitement téléchargeable en format PDF sur le site de Maïcha.
* Tseten Norbu, La reconquête du Tibet, Indigère éditions, Montpellier, 1999.

29 janvier 2012

Répression au Tibet

Classé dans : Tibet — Maïcha @ 7 h 48 min

Immolations, massacres… le poids du joug chinois sur le Tibet est toujours aussi pesant, mais les autorités chinoises savent désormais comment le passer sous silence. Cette performance (étant donné que nous sommes à l’ère de la communication) est possible grâce à de multiples pressions, l’expulsion des journalistes, l’étroite surveillance de toute personne suspecte et l’interdiction aux touristes d’accéder aux régions concernées.
Malgré cette répression et ce totalitarisme, de rares informations filtrent et suscitent  l’inquiétude. Que se passe-t-il réellement aujourd’hui au Tibet ?
L’article de Libération « On massacre les Tibétains à huis-clos et le monde ne peut rien y faire » tente d’apporter des éléments de réponse :

Répression sanglante au Tibet (2012)
Répression sanglante au Tibet (2012)

« Afin de dissimuler la gravité des événements qui sont en train de se dérouler dans les régions tibétaines du Sichuan et du Qinghai, le gouvernement chinois coupe systématiquement toutes les sources d’informations disponibles aux journalistes étrangers en poste en Chine.
Un écrivain tibétain de Pékin a reçu cette semaine, par trois fois, la visite de policiers en civil. Ils l’ont menacé de mesures de rétorsion si il accordait des interviews à la presse étrangère. « Je suis obligé de me taire, désolé… », explique-t-il dans un message.
Les 23 et 24 janvier, la police et l’armée chinoise ont ouvert le feu sur deux manifestations de Tibétains, tuant entre deux et neuf personnes, selon la communauté tibétaine en exil et plusieurs associations pro-tibétaines.
Jeudi, les forces de sécurité chinoises ont à nouveau tiré sur une foule de Tibétains qui tentaient d’empêcher l’arrestation d’un des leurs, tuant au moins une personne, selon l’ONG Free Tibet.
Des régiments entiers de soldats ont été déployés en renforts et une forme de loi martiale est désormais en vigueur dans les préfectures d’Aba et Ganzi où se sont déroulés ces incidents meurtriers. La répression qui sévit dans les régions tibétaines du Sichuan et du Qinghai depuis un an est telle que 16 Tibétains s’y sont immolés par le feu en signe de protestation. Mais sans photos à mettre la une des journaux, leur sacrifice est passé largement inaperçu dans le monde, et plus encore en Chine où la presse censurée n’a pas écrit la moindre ligne sur ces dernières violences.
Black-out médiatique
Celle-ci publie à l’inverse des articles lénifiants sur l’harmonie qui règne entre les « minorités ethniques tibétaines » et les « braves » soldats de l’armée populaire de Libération. Le black-out médiatique est omniprésent. Les faisceaux satellite des chaînes étrangères (CNN, BBC…) disponibles en Chine sont brutalement coupés chaque fois que ces heurts sanglants sont évoqués. Tous les journalistes qui ont tenté jusqu’alors de se rendre sur place ont été arrêtés et refoulés par l’armée. « Il y a des chutes de neige, pour votre sécurité, faites demi-tour », s’est vu ordonné hier un reporter de l’AFP.
Même à des centaines de kilomètres des régions concernées, à Chengdu, la capitale du Sichuan, un strict contrôle de l’information à la source a été mis en place par le gouvernement. Des brigades de policiers en civil ont ainsi été déployés pour empêcher les journalistes de parler aux habitants du quartier tibétain de la ville. « Il est interdit de prendre des photos et d’interroger les gens », a annoncé hier une escouade de dix policiers en civil barrant le passage à un journaliste occidental.
Quand aux liaisons téléphoniques et internet des zones concernées, elles ont bien sûr été coupées. Faute d’observateurs, personne ne sait vraiment ce qui s’y passe. « La situation est extrêmement grave, ajoute l’écrivain cité ci-dessus dans son dernier message, on massacre les Tibétains à huis-clos, et le monde ne peut rien y faire… » »

Par PHILIPPE GRANGEREAU – notre correspondant à Pékin

13 décembre 2011

TibétainEs: l’arrivée en Inde et au Népal

Classé dans : TCV, Tibet — Maïcha @ 11 h 45 min

Cet article reproduit un entretien extrait du site Buddhaline. Il permet de saisir un peu mieux l’organisation des TibétainEs face à l’arrivée de nouvelles personnes en provenance du Tibet sous domination chinoise.

Takho, notre correspondante à Katmandou, s’entretient avec le responsable du Bureau du gouver-nement tibétain en exil qui est chargé de l’accueil des réfugiés tibétains arrivant au Népal.

Takho : Accepteriez-vous de répondre pour BuddhaLine à mes questions sur les réfugiés récemment arrivés du Tibet ?

M. Dorje : Bien sûr parce que je serais heureux que le monde entier connaisse la situation des Tibétains en exil !

Takho : Merci. Combien de nouveaux-venus sont rassemblés ces jours-ci dans ce camp de transit ?

M. Dorje : Avec l’hiver, le passage des frontières s’intensifie. Les risques liés au froid sont plus graves, mais la surveillance est relâchée. Donc on enregistre des arrivées quotidiennes. Il y a depuis début décembre, entre 300 et 400 réfugiés en moyenne. C’est un nombre variable parce que chaque semaine, nous essayons d’envoyer si possible deux autobus de nouveaux réfugiés en Inde ; par ailleurs, chaque semaine un grand nombre de personnes arrivent du Tibet.

Takho : Combien sont-il approximativement chaque semaine ?

M. Dorje : Il n’y a pas de nombre fixe, il change chaque semaine. Parfois il sont plus de 30 ou de 40, parfois plus encore, parfois une dizaine seulement et parfois il y a une pause d’une semaine ou deux, absolument personne ne vient. C’est comme un long silence.

Takho : Comment votre Bureau procède-t-il pour envoyer les réfugiés en Inde, compte tenu de la situation particulière de chacun ?

M. Dorje : C’est facile parce que tous ont déjà des plans, ils comptent rejoindre des parents, des proches, des amis. Nous envoyons les moines et les nonnes dans les monastères et les jeunes dans nos différentes écoles tibétaines.

Takho : Comment cela se passe-t-il pour la plupart des enfants qui sont très jeunes ? Il sont peu nombreux à avoir plus de vingt ans.

M. Dorje : C’est vrai. Pour les plus jeunes donc, nous avons nos structures d’accueil. Les enfants entre 6 et 13 ans vont dans les écoles des Villages d’enfants tibétains (les TCV, Tibetan Children Village). Ceux qui ont de 13 à 18 ans vont dans ce qu’on appelle les écoles de transit, où la scolarité est de 3 ans. A l’issue de ces 3 années, après avoir pris des cours d’anglais, de tibétain et de maths, nous leur offrons une formation professionnelle. Mais la plupart décident de rentrer au Tibet où ils espèrent être guide-interprète. Ceux qui restent en Inde travaillent pour le Gouvernement tibétain en exil parce qu’ils avaient déjà une bonne connaissance du tibétain lorsqu’ils sont arrivés.

Les plus jeunes réfugiés, une fois qu’ils ont achevé leur scolarité dans le primaire et le secondaire, ils vont dans différentes universités et le Gouvernement tibétain en exil prend tous leurs frais d’études en charge. Actuellement la majorité du personnel enseignant des Villages d’enfants a grandi dans les Villages, c’est mon cas. J’ai été recueilli au TCV de Dharamsala et je suis fier de ce que je peux faire aujourd’hui pour la communauté tibétaine.

Takho : Dites-nous maintenant ce que fait le gouvernement tibétain pour les Tibétains âgés ?

M. Dorje : Vis-à-vis des femmes et des hommes âgés qui ont eu le privilège d’arriver jusqu’ici, nous nous sentons le devoir de les guider et de les satisfaire, où qu’ils aillent en pèlerinage dans ce grand pays qu’est l’Inde. Nous prenons leurs dépenses en charge. Notre chef spirituel, Sa Sainteté le Dalaï-Lama les reçoit, leur donne ses bénédictions et des pillules bénies ainsi que d’autres choses précieuses. En général, ils retourneront au Tibet, peu d’entre eux s’établissent en Inde. Mais ils sont tellement forts intérieurement, ils n’ont pas vraiment besoin de notre aide. Ils ont réussi à survivre par leurs propres moyens dans la vie. Ils sont forts, ils sont capables de se tenir debout sur leurs deux pieds. De toute façon comme le Gouvernement en exil a construit des résidences pour les personnes âgées, si l’un d’eux en a besoin, on s’occupera de lui.

5 novembre 2011

Désespoir des TibétainEs: immolations en série

Classé dans : Tibet — Maïcha @ 7 h 34 min

Au Tibet, posséder un drapeau tibétain vous conduit droit en prison pour des années.

Au Tibet, posséder un drapeau tibétain vous conduit droit en prison pour des années.

En 2011, dix personnes se sont immolées au Tibet pour protester contre la domination chinoise sur leur pays et la répression religieuse et culturelle. Au moins huit d’entre elles sont décédées des suites de leurs blessures.
Les huit premières étaient des moines, la neuvième, une nonne ; toutes se sont suicidées dans la province du Sichuan (aux sud de la Chine, aux portes de la « Région autonome du Tibet »). Tenzin Wangmo, âgée de 20 ans, s’est immolée après avoir crié des slogans en faveur de la liberté religieuse au Tibet. Son corps a été ramené dans son monastère et, comme les autres nonnes refusaient de le rendre aux autorités chinoises, celui-ci a été immédiatement cerné et envahi par la police.
La répression religieuse bat son plein en Chine. En mars 2011, suite à l’immolation d’un moine du monastère de Kirti, ce dernier a été placé sous haute surveillance par la police anti-émeute armée de fusils automatiques et de barres de fer. Des contrôles policiers ininterrompus, ainsi que de nombreuses démonstrations de forces armées, ont également eu lieu dans la ville voisine de Ngawa. Les films et les photographies de deux journalistes de l’AFP ont été confisqués par la police. Depuis mars, 1900 moines sur les 2500 que compte habituellement le monastère de Kirti ont été envoyés dans des camps de « rééducation patriotique ».
L’étau chinois ne desserre pas d’un pouce, poussant au désespoir et plongeant dans l’impuissance les moines et les nonnes, désormais prêts à mourir dans des conditions dramatiques pour dénoncer leur oppression.

Tabe, 20 ans, moine au monastère de Kirti, s’est immolé le 27 février 2009.
Phuntsog, 21 ans, moine au monastère de Kirti, s’est immolé le 16 mars 2011.
Tsewang Norbu, 29 ans, moine au monastère de Nyitso, s’est immolé le 15 août 2011.
Lobsang Kalsang et Lobsang Konchok, 18 et 19 ans, moine au monastère de Kirti, se sont immolés le 26 septembre 2011.
Kalsang Wangchuk, 18 ans, moine au monastère de Kirti, s’est immolé le 3 octobre 2011
Choepel et Khayang, 19 et 18 ans, moines au monastère de Kirti, se sont immolés le 7 octobre 2011.
Norbu Dathul, 19 ans, moine dans le Sichuan, s’est immolé le 15 octobre 2011.
Tenzin Wangmo, 20 ans, nonne dans le Sichuan, s’est immolée le 17 octobre 2011.
Qiu Xiang, nonne d’un couvent de Dawu, s’est immolée le 3 novembre 2011.
Le 4 novembre 2011, un jeune Tibétain a tenté de s’immoler devant l’ambassade chinoise de New-Delhi, en Inde, en hurlant en tibétain « Tibet Libre ».

29 juin 2010

Visite au TCV Chauntra

Classé dans : Non classé, TCV, Tibet, végétarisme — Maïcha @ 5 h 34 min

Quel bonheur de passer trois jours au TCV de Chauntra! Angeles et moi y sommes arrivees samedi et nous en sommes parties ce matin, mardi 29 juin. Bien qu’impliquee a Maicha, Angeles n’avait encore jamais ete dans le TCV et elle ete tres positivement surprise: oui, les Tibetan Children’s Villages sont bien plus que de simples ecoles, ce sont de vrais – comme leur nom l’indique – villages d’enfants.  Nous avons recu un accueil extremement chaleureux de la part du personnel, qui s’est montre totalement disponible pour repondre a toutes nos questions et nous faire visiter l’ecole de fond en comble. Presque 1000 enfants de 6 a 18 ans vivent la, il y a meme une vingtaine de tous petits (3 a 6 ans), et nous avons eu beaucoup de joie a passer des moments avec eux. Bien sur, ils ont souvent ete intimides au depart, mais peu a peu ils se sont bien decoinces et leur vitalite a largement repris le dessus, meme en notre presence. Le grand plaisir des petits etait que je les prenne en photo, puis que je leur montre leur portrait sur l’ecran de mon appareil numerique. Des plus grands sont venus nous parler spontanement a d’autres moments. Outre les cours, les enfants peuvent jouent beaucoup: en ce moment, etonnament, ils sont pris d’engouement pour le foot, mais aussi d’autres jeux de balles, corde a sauter, rondes ; certains apprennent la musique et il y a beaucoup de groupes de chants, et ils chantent vraiment tres bien!
J’ai pris beaucoup de photos et je suis impatiente de les mettre sur le site de Maicha.
Nous avons organise dans la Guest House un gouter vegan avec les enfants parraines par Maicha, avec du jus de mangue, des fruits secs (cajoux, amandes, raisins, abricots), des biscuits et des pommes. Bien sur, au depart ils ont ete tres intimides, mais on a reussi a pas mal les decontracter et certains (surtout les plus grands) ont fini par se sentir bien a l’aise. C’etait plus difficile avec les petits, qui deja ont beaucoup plus de mal avec l’anglais (les grands traduisaient en tibetain), et puis qui sont plus intimides par les grandes personnes que nous sommes. A la fin du gouter, chacun est reparti avec un cornet en papier rempli de fruits secs, qu’ils pouvaient partager avec leurs amis s’ils le voulaient (les fruits secs coutent chers en Inde du Nord, et c’est une friandise a laquelle ils goutent bien rarement). Nous avons donne a M. Kelsang Namgyal les courriers des marraines pour qu’il les donne individuellement aux enfants, car tous n’avaient pas de courrier et nous ne voulions pas que ceux-la soient tristes. Trois enfants sont revenus d’eux-memes plus tard dans notre chambre, ils avaient apporte du papier et nous ont demande la permission de se poser avec nous pour ecrire a leur parrain/marraine, ce qui pour nous a ete le signe qu’ils avaient aime le petit gouter et s’etaient sentis bien avec nous.
Un 4eme nous a apporte une lettre plus tard (je posterai ces courriers de France a mon retour afin de minimiser les risques de les voir se perdre).
Les autres ne nous ont pas donne de courrier, mais les enfants sont libres d’ecrire aussi souvent qu’ils le souhaitent a leur « sponsor », et l’ecole finance les envois sans restriction.
Ce sejour au TCV a ete tres constructif et, outre la galerie photo, nous projettons de faire avant la fin de l’annee une brochure rapportant nos impressions et expliquant plus a fond le fonctionnement de ce Village. Ces quelques jours passes sur place ont aussi ete l’occasion de mieux cerner les besoins du TCV et ce que nous pourrions lui apporter (outre les parrainages), par exemple au niveau du vegetarisme. Nous avons ete tres contente de recevoir un exemplaire de la revue veg du TCV de Suja, qui n’est pourtant pas veg mais ou les enfants ont le choix ou non de l’etre (comme dans tous les TCV). Nous n’avons malheureusement pas pu rencontrer l’enseignante responsable de cette revue, mais nous esperons etablir un lien avec elle par la suite.
Pour la suite du voyage, on espere rencontrer aujourd’hui ou demain des personnes du TVA – Tibetan Volunteers for Animals.

21 juin 2010

Sejour au SOS Tibetan Youth Hostel

Classé dans : TCV, Tibet — Maïcha @ 9 h 59 min

Premiere note d’un sejour d’un mois en Inde! Les lecteurs et lectrices me feront grace des accents, il n’y en a pas sur ce clavier, et les fautes, pas trop le temps de relire.
Vol sans encombre, et arrivee a Delhi a 6h du matin. La mousson est attendue et la chaleur est a son comble: depuis que je suis sortie de l’avion, j’ai l’impression d’etre en permanence sous une sorte de grille pain geant – il fait 37degres; hier matin a Paris il en faisait 10.

Apres avoir demande seulement quatre fois son chemin, le taxi m’a aimablement depose devant le Tibetan Youth Hostel de Delhi, ou je me suis dechargee de 5kg de vetements pour enfants (surtout de 0 a 6ans, plus quelques habits pour plus grands) et de quelques boites de medicaments comme paracetamol et smecta. Les habits iront a la nursery de Dharamsala ou seront distribues a des refugies, les medicaments sont pour les TCV (repartition interne).
Le SOS Tibetan Youth Hostel compte environ 200 etudiants a partir de 18 ans et jusqu’a 25 ans ou plus.  Le lieu est tres agreable.
Les eleves des TCV qui reussissent (il faut au moins 45%) l’examen qui cloture le premier cycle d’etudes et qui le souhaitent, peuvent poursuivre leurs etudes mais uniquement dans le systeme universitaire indien. Les TCV ont donc cree des pensionnats ou les etudiants viennent dormir et passer les week-end, mais ils etudient en ville. Il existe de tels pensionnats dans diverses villes indiennes (je donnerai la liste prochainement). Chaque annee, ils passent un nouvel examen qu’ils doivent reussir pour continuer.
Dans celui de Delhi, il y a donc 200 eleves repartis en deux dortoirs separes (filles/garcons). Bonne nouvelle: la cantine est totalement vegetarienne! Dans la cour, il y a de grands panneaux muraux permanents en faveur des animaux et du vegetarisme – toutes les photos seront visibles dans la galerie photo qui sera creee a mon retour, fin juillet).
Les eleves qui ne poursuivent pas a l’universite peuvent faire une formation professionnalisante en un ou deux ans (mecanique, coiffure, etc etc).
Pour l’instant, le lieu est plutot desert – a part le staff, tres aimable bien sur, et en plus le directeur parle francais couramment- car les eleves arrivent vers 19h. J’espere manger a la cantine avec elles/eux ce soir.
Comme je discutais avec le directeur et lui demandais quel genre d’aide leur est la plus utile, il m’a dit que le plus important etait de parrainer les enfants. Il est inutile d’envoyer des paquets, qui sont souvent surtaxes, mais on peut bien sur en apporter si on vient en visite. Mieux vaut envoyer de l’argent.
En attendant le repas de ce soir, je vais boire un peu d’eau chaude -l’eau minerale a 37degres, il faut se motiver pour la boire!

23 mai 2010

Les orphelins du Tibet, ce soir sur Arte

Classé dans : TCV, Tibet — Mots-clefs :, , — Maïcha @ 7 h 35 min

Enfants tibétains réfugiés en Inde et vivant dans un TCV

Ce soir (dimanche 23 mai), Arte propose une soirée consacrée au Tibet avec d’abord le film Kundun, puis un documentaire sur les TCV. Ce documentaire est consacré aux enfants tibétains qui se réfugient en Inde et intègrent les TCV. Apparemment, le documentaire prend pour exemple le TCV de Mussorie (qui est le plus grand des TCV) :
« Les orphelins du Tibet – Chaque année, de nombreux enfants tibétains fuient leur terre natale pour tenter de rejoindre des écoles créées en Inde par le gouvernement tibétain en exil. Confiés à des passeurs, ils risquent leur vie en traversant clandestinement les frontières et en marchant pendant près d’un mois à travers la chaîne himalayenne. Ainsi, l’école de Mussorie, dans le Nord de l’Inde, acceuille près de 2400 enfants. Ayant laissé derrière eux leur famille, ils sont condidérés comme des orphelins. Parmi eux, Sonam, 9 ans, et Dholma, 6 ans, qui viennent tout juste d’arriver à l’école. Ils y recoivent une éducation tibétaine et découvrent l’histoire de leur peuple et de leur pays. »
Ce documentaire français est très récent (2009), et gageons qu’il reflètera au plus près la vie de ces enfants et le rôle majeur qu’occupent les TCV dans leur soutien au peuple et à la culture tibétaine. A ne pas rater, donc !
Quant à Kundun, c’est un film historique retraçant la « découverte » et le parcours de l’actuel 14ème Dalaï lama:
« Tibet, 1937. Un enfant fait l’objet de toutes les attentions de la part de la délégation chargée de trouver la réincarnation du Bouddha de la compassion. Après quelques discussions, le garçon est promu chef politique et spirituel du Tibet, 14e dalaï-lama. Commence alors pour lui le long apprentissage de sa tâche temporelle et religieuse. D’abord instable et espiègle, l’enfant prend, en grandissant, la pleine mesure de sa charge. Lorsque les troupes chinoises de Mao envahissent le pays, le dalaï-lama décide de rester et de lutter pied à pied avec son peuple, gardant la non-violence comme règle de conduite. Mais sa vie étant menacée, il finit néanmoins par s’enfuir en Inde. Il y constitue un gouvernement en exil… »
On ne peut que féliciter Arte d’avoir eu la bonne idée d’enchaîner le documentaire au film. Une soirée instructive et intéressante au programme!

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