Maicha

13 décembre 2011

TibétainEs: l’arrivée en Inde et au Népal

Classé dans : TCV, Tibet — Maïcha @ 11 h 45 min

Cet article reproduit un entretien extrait du site Buddhaline. Il permet de saisir un peu mieux l’organisation des TibétainEs face à l’arrivée de nouvelles personnes en provenance du Tibet sous domination chinoise.

Takho, notre correspondante à Katmandou, s’entretient avec le responsable du Bureau du gouver-nement tibétain en exil qui est chargé de l’accueil des réfugiés tibétains arrivant au Népal.

Takho : Accepteriez-vous de répondre pour BuddhaLine à mes questions sur les réfugiés récemment arrivés du Tibet ?

M. Dorje : Bien sûr parce que je serais heureux que le monde entier connaisse la situation des Tibétains en exil !

Takho : Merci. Combien de nouveaux-venus sont rassemblés ces jours-ci dans ce camp de transit ?

M. Dorje : Avec l’hiver, le passage des frontières s’intensifie. Les risques liés au froid sont plus graves, mais la surveillance est relâchée. Donc on enregistre des arrivées quotidiennes. Il y a depuis début décembre, entre 300 et 400 réfugiés en moyenne. C’est un nombre variable parce que chaque semaine, nous essayons d’envoyer si possible deux autobus de nouveaux réfugiés en Inde ; par ailleurs, chaque semaine un grand nombre de personnes arrivent du Tibet.

Takho : Combien sont-il approximativement chaque semaine ?

M. Dorje : Il n’y a pas de nombre fixe, il change chaque semaine. Parfois il sont plus de 30 ou de 40, parfois plus encore, parfois une dizaine seulement et parfois il y a une pause d’une semaine ou deux, absolument personne ne vient. C’est comme un long silence.

Takho : Comment votre Bureau procède-t-il pour envoyer les réfugiés en Inde, compte tenu de la situation particulière de chacun ?

M. Dorje : C’est facile parce que tous ont déjà des plans, ils comptent rejoindre des parents, des proches, des amis. Nous envoyons les moines et les nonnes dans les monastères et les jeunes dans nos différentes écoles tibétaines.

Takho : Comment cela se passe-t-il pour la plupart des enfants qui sont très jeunes ? Il sont peu nombreux à avoir plus de vingt ans.

M. Dorje : C’est vrai. Pour les plus jeunes donc, nous avons nos structures d’accueil. Les enfants entre 6 et 13 ans vont dans les écoles des Villages d’enfants tibétains (les TCV, Tibetan Children Village). Ceux qui ont de 13 à 18 ans vont dans ce qu’on appelle les écoles de transit, où la scolarité est de 3 ans. A l’issue de ces 3 années, après avoir pris des cours d’anglais, de tibétain et de maths, nous leur offrons une formation professionnelle. Mais la plupart décident de rentrer au Tibet où ils espèrent être guide-interprète. Ceux qui restent en Inde travaillent pour le Gouvernement tibétain en exil parce qu’ils avaient déjà une bonne connaissance du tibétain lorsqu’ils sont arrivés.

Les plus jeunes réfugiés, une fois qu’ils ont achevé leur scolarité dans le primaire et le secondaire, ils vont dans différentes universités et le Gouvernement tibétain en exil prend tous leurs frais d’études en charge. Actuellement la majorité du personnel enseignant des Villages d’enfants a grandi dans les Villages, c’est mon cas. J’ai été recueilli au TCV de Dharamsala et je suis fier de ce que je peux faire aujourd’hui pour la communauté tibétaine.

Takho : Dites-nous maintenant ce que fait le gouvernement tibétain pour les Tibétains âgés ?

M. Dorje : Vis-à-vis des femmes et des hommes âgés qui ont eu le privilège d’arriver jusqu’ici, nous nous sentons le devoir de les guider et de les satisfaire, où qu’ils aillent en pèlerinage dans ce grand pays qu’est l’Inde. Nous prenons leurs dépenses en charge. Notre chef spirituel, Sa Sainteté le Dalaï-Lama les reçoit, leur donne ses bénédictions et des pillules bénies ainsi que d’autres choses précieuses. En général, ils retourneront au Tibet, peu d’entre eux s’établissent en Inde. Mais ils sont tellement forts intérieurement, ils n’ont pas vraiment besoin de notre aide. Ils ont réussi à survivre par leurs propres moyens dans la vie. Ils sont forts, ils sont capables de se tenir debout sur leurs deux pieds. De toute façon comme le Gouvernement en exil a construit des résidences pour les personnes âgées, si l’un d’eux en a besoin, on s’occupera de lui.

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