Maicha

4 mai 2010

Bientôt la fin des chaussures en cuir pour les écoliers indiens?

Classé dans : Inde, animaux — Mots-clefs :, — Maïcha @ 19 h 32 min

Une bonne nouvelle: les millions d’élèves indiens vêtus de l’uniforme obligatoire pourraient devoir remiser leurs chaussures en cuir, vestiges de l’empire colonial et contraires à la protection des animaux.

chaussure en cuir de l'uniforme indien (difficile d'imaginer plus inconfortable!)

« Dangereuses pour l’environnement », « malsaines » et « inconfortables », vestige de l’empire britannique, les chaussures en cuir noir brillant pourraient bientôt être remplacées par des chaussures en toile, jusque là utilisées pour les cours d’éducation physique.
La proposition, émanant d’un parlementaire et militant pour la défense des droits des animaux, Maneka Gandhi, a reçu un accueil favorable de la part des  services de l’éducation nationale, telles que la direction centrale de l’enseignement et le Centre des examens, écrit le quotidien The Indian Express.
Depuis des décennies, les chaussures en cuir font partie de l’uniforme réglementaire à porter à l’école, au même titre que les chaussettes blanches, le pantalon et la veste pour les garçons, la tunique pour les filles. Chaque école, privée ou publique, a son propre code de couleur.
Selon l’association People for animals (PFA), les écoliers indiens sont les plus grands consommateurs de cuir. PFA a déjà influencé 16 écoles de la ville de Chennai (sud) pour laisser au vestiaire ces chaussures. Plusieurs membres de l’organisation interviennent dans les écoles de Chandigarh (Pendjab) afin qu’elles revoient le code vestimentaire de leurs écoliers.
Les chaussures en cuir noir avait été rendu obligatoire dans les écoles indiennes pendant la colonisation britannique sans qu’aucune réforme n’ait eu lieu depuis. Un détail non-négligeable dans l’argumentaire de Maneka Gandhi qui a déclaré que le port de chaussures en cuir, « a été imposé par les Britanniques. C’est une désicion non seulement malsaine pour les enfants, mais aussi très dangereuse pour l’environnement. » En effet, les procédés de traitement des peaux utilisent des métaux lourds toxiques et polluants. D’autre part, l’élevage est également une grande source de pollution et de gaspillage d’eau.
Veuve de Sanjay Gandhi et belle-fille de feu Indira Gandhi, la parlementaire du Baratiya Janata Party (BJP, nationaliste hindou) est notamment connue pour militer contre l’abbattage de vaches, animal sacré dans la religion hindoue.
Le centre national des examens a compilé toutes les plaintes: les chaussures en cuir absorbent la transpiration des pieds, provoquent des champignons, doivent être cirées avec des produits toxiques, coûtent cher aux familles et pérennisent les tanneries qui polluent l’environnement. La décision finale appartient au ministère en charge du développement des ressources humaines.

Cette décision est loin d’être anodine, même d’un point de vue économique: l’Inde est le deuxième fabricant mondial de vêtements en cuir, avec une production de 18 millions de pièces par an sur un total de 120 millions de pièces (la Chine en réalise 70 millions). L’industrie indienne du cuir transforme chaque année 230 millions de peaux.
L’un des plus grands producteurs au monde de cuir est donc l’Inde.
Les principaux pays importateurs de cuir indiens sont, dans l’ordre  l’Allemagne, l’Italie, les États Unis, le Royaume Uni, Hong Kong, l’Espagne, la France, les Pays Bas, le Portugal et l’Australie. La quasi totalité du cuir au Royaume-Uni est importée de pays étrangers, et principalement de l’Inde.
Jusqu’aux abattoirs, les vaches sont obligés de supporter le transport dans des conditions extrêmes: les camions sont bondés, leurs os sont cassés et elles souffrent de déshydratation, avant d’être égorgés à la vue des autres animaux, parfois encore conscientes lors du démembrement et du dépeçage.
Le cuir, comme la viande, est une industrie lucrative qui fonctionne sur la souffrance et la mort des animaux, que ce soit en Inde ou ailleurs.

Sources:
« Végétarisme, Inde et Tibet« , une brochure éditée par Maïcha.

Aujourd’hui l’Inde.

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